« La culture
est ce par quoi l’homme en tant qu’homme devient davantage homme, est davantage, accède davantage à l’être » (Jean-Paul II à l’Unesco,
1980). Ces fortes convictions animent les chrétiens depuis toujours, et c’est
pour cette raison que l’Église a toujours été en prise directe avec la culture
de son temps et qu’elle a voulu s’inculturer.
Combien de nos églises, combien de chefs-d’œuvre littéraires et musicaux
témoignent de la créativité et même du génie des chrétiens en matière d’art et
de culture !
Les communautés
chrétiennes accueillent avec joie les artistes, musiciens, poètes, acteurs, qui
veulent donner un spectacle à l’intérieur de nos églises. Souvent leur
répertoire est explicitement chrétien – le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier par exemple –, mais ni les
spectateurs ni les interprètes ne paraissent en avoir conscience. Comment
mettre ici du sens ? Prendre brièvement le temps, avant le concert, de
présenter l’œuvre, de manifester sa cohérence avec le lieu, ne serait-il pas bénéfique
pour tous, y compris pour les artistes et pour les œuvres ?
Ces demandes
d’utilisation culturelle de nos églises suscitent parfois des interrogations
parmi les chrétiens. Tel spectacle – pas inintéressant – semble néanmoins
incompatible avec l’espace sacré d’une église dont les vieux murs
« suintent » de prières, et où est célébrée l’eucharistie. Mais opposer
un refus sans chercher le dialogue avec les organisateurs de la manifestation
et les artistes, serait contraire à notre mission.
Ce sont parfois
les conditions dans lesquelles se déroule le spectacle qui posent question.
Peut-on, systématiquement et sans raison grave, se « débarrasser »
de l’autel principal, et le reléguer
dans un coin – alors que pour nous l’autel est le lieu du sacrifice, le lieu où
est présent Notre Seigneur lors de chaque messe ? Peut-on se comporter
dans une église, comme s’il s’agissait d’une simple salle municipale? Certes,
les artistes comme les spectateurs n’ont aucunement la volonté de choquer ou de
nous blesser. À nous donc d’être suffisamment
à l’écoute pour accueillir et sensibiliser.
Nos préoccupations
ne doivent pas être perçues comme un signe de fermeture ou d’exclusion de la
part de l’Église. Nous aurions tout faux ! À nous chrétiens d’être aussi
des forces de proposition en matière de culture. Sommes-nous suffisamment
présents dans ce domaine – où l’on peut aussi être témoin du Christ. Une petite
équipe entame une réflexion en ce sens, avec notre curé, le père É. Ducamps.
Pierre Moracchini
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