Gaudete in domino semper… « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » nous dit la liturgie de l’Eglise du troisième dimanche de l’Avent.
Avant même la nuit de Noël, déjà la joie nous envahit. La lumière grandit dans l’obscurité des longues nuits d’hiver. Le violet de l’Avent cède peu à peu le pas à la blancheur lumineuse de Noël. « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! » (Is 9,6) dirons-nous le soir de Noël. Ce fils, n’est autre que le Sauveur du monde. Le bois de la mangeoire de la crèche nous projette déjà vers le bois de la croix du calvaire. Ce fils nous est donné pour nous sauver. Dans la nuit de Noël nous recevons tous un cadeau indicible : celui de pouvoir un jour contempler Dieu face à face. Mais avant de le faire, il nous revient de fêter la Nativité de notre Seigneur en le contemplant dans la crèche, choyé par l’amour de ses parents. Marie et Joseph ne comprennent sans doute pas tout, ni les bergers, ni les mages….pourtant tous savent que dans cette nuit de Noël un cadeau nous est fait à chacun. Ce petit enfant faible et innocent de la crèche de Bethléem est le gage d’une promesse à venir, d’une bonne nouvelle pour tous, qui déjà resplendit au milieu de nous. C’est cela la joie de Noël…
Dans la pastorale des santons de Provence, qu’il est bon de réécouter pour célébrer Noël, l’ange Boufaréou raconte la naissance du petit Jésus en mettant en scène les différents personnages de la crèche. Ecoutons-le, nous faire goûter à cette joie de Noël : « Et maintenant, tous les habitants de Bethléem s’étaient rassemblés sur la place. Ils avaient mis leurs habits du dimanche, ils avaient des cadeaux pleins des charretons, et ils brandissaient des chandelles. Il n’y en avait qu’un qui dormait: c’était le Ravi. C’était pas qu’il avait le sommeil profond, Mais, que ce soit le jour ou la nuit, il n’était jamais complètement réveillé. Le jour, il restait à sa fenêtre, les bras en l’air, en regardant les gens, le ciel, les bêtes, les fleurs, et en disant: « Que le monde est joli! C’est pas possible qu’il soit aussi joli! ». Les bras toujours levés, le bonnet de nuit sur la tête, il est venu se mêler à la foule. Soudain, il s’arrêta: il venait d’apercevoir un vieillard triste sous un porche… « Qu’est-ce que tu as, toi, à ne pas être heureux? » « Moi, je suis l’Aveugle… » dit-il. Le Ravi lui dit : « il faut que tu sois heureux quand même! Un jour comme aujourd’hui… Viens avec moi. Je te raconterai tout, je te dirai comment ça se passe, et – fais moi confiance – j’ai de l’imagination! Comme je te le dirai, moi, ce sera encore plus vrai que nature! » Et il a pris l’aveugle par le bras, mais il ne savait pas exactement où aller. Les gens tournaient en rond, et se demandaient l’un à l’autre: « Mais, où il est, ce petit? ». J’ai donné un tout petit coup de trompette. Ils ont fait le silence, et je leur ai dit: « Vous avez qu’à me suivre! » Alors, ils se sont pris par la main, et ils m’ont suivi en dansant la farandole…
Saint et joyeux Noël à tous !
Don Hubert, vicaire
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