Procession du Vieux Château à l'église Saint Crépin samedi 7 mai 2022 |
Qu'est-ce qu’une relique ?
L’étymologie du mot : Reliquiae/ les restes
Au sens chrétien, ce sont à la
fois :
- des ossements du corps d’un
saint (crane, un doigt, le squelette tout entier ou un petit fragment)
- des objets qui lui ont
appartenu. Son manteau par exemple… (Manteau de saint François à Paris)
Existe-t-il des reliques du Christ ou de Marie ?
Non ! au sens d’ossements de
Jésus ou de Marie, ce n’est pas possible – car Jésus est ressuscité avec son
corps, et Marie a été emporté avec son corps au Ciel à l’Assomption.
(« La première en chemin… »)
En revanche, il existe des
reliques de la Passion, fragments de la Vraie croix, couronne d’épines
(Notre-Dame de Paris, sauvée lors de l’incendie) et le suaire (mentionné dans
l’Évangile et qui serait conservé à Turin)
Nous avons un grand respect pour
les reliques des saints, nous les vénérons. Est-ce que, humainement, cela peut
se comprendre ?
Si vous aimez quelqu’un, et si ce
quelqu’un meurt, tout naturellement vous gardez précieusement les objets qui
lui ont appartenu (le foulard de maman Jeannine). Et ces objets vous font
penser à ces personnes.
Si cela est vrai pour nos
proches, vous imaginez combien c’est encore plus vrai quand il s’agit d’un saint,
de quelqu’un qui a conformé sa vie à Jésus, quelqu’un dont le corps a été le
Temple de l’Esprit. C’est vrai de chacun de nous, mais encore plus des saints.
« Vénérer les
reliques ». Vénérer et adorer est-ce que c’est la même chose ?
Seul Dieu, notre Dieu un et trois,
peut et doit être adoré.
Les saints ne sont que des
créatures, l’Église nous dit qu’ils se trouvent près du Seigneur, et comme ils
sont près du Seigneur, ils peuvent intercéder pour nous c’est-à-dire demander
au Seigneur d’agir pour nous (c’est la Communion des saints).
Leurs reliques, nous pouvons les
vénérer, avoir un grand respect pour elles, et en leur présence demander au
saint d’intercéder auprès du Seigneur, pour nous, pour notre ville puisqu’il
s’agit de Saint Cénéric. L’histoire de l’Église nous montre que la proximité de
ces reliques a pu provoquer des miracles…
La vénération des reliques a
commencé dès le temps des martyrs… Quand
un chrétien était martyrisé, les chrétiens au péril de leur vie cherchaient à récupérer
son corps.
Aujourd’hui encore, nos autels
conservent des reliques.
Écoutons un père de l’Église, saint
Jean Chrysostome († 407) qui nous encourage à vénérer les reliques :
« Voulez-vous, s’exclame-t-il, goûter d’inexprimables délices ? venez
au tombeau des martyrs, prosternez-vous humblement devant leurs sacrés
ossements, embrassez dévotement la châsse qui les renferme, lisez les combats
(leurs vies) qu’ils ont soutenus, les traits édifiants de leur foi et de leur
courage. Prenez de l’huile sainte qui brûle devant leurs tombeaux, frottez-en
votre corps, votre langue, vos lèvres, votre cou et vos yeux, et vous
ressentirez les effets de leur puissante intercession auprès de Dieu. »
Les reliques sont-elles
authentiques ?
C’est-à-dire sont-elles
véritablement les ossements du saint que nous vénérons ?
La question ne se pose pas
lorsqu’il s’agit de saints récents. Les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant
Jésus sont venues dans la paroisse, et il y a toute une chaîne de témoignages
qui nous prouvent que ce sont vraiment les reliques de sainte Thérèse.
Mais pour les saints plus
anciens, c’est plus compliqué. À toutes les époques, on s’est préoccupé de
l’authenticité des reliques. Si vous ouvrez une chasse, ou un reliquaire, qui
contient des reliques, vous trouverez à côté des ossements, un petit parchemin,
qui justement s’appelle un « authentique » et qui est une sorte de
certificat d’authenticité de la relique établi avec l’aide des moyens de chaque
époque.
Aujourd’hui, il existe des moyens
sophistiqués pour dater une relique – comme le carbone 14.
Cela donne lieu parfois à des
débats, comme autour de l’authenticité du Saint Suaire.
Les reliques continuent de
rassembler les chrétiens, et parfois même les non-chrétiens.
Chaque fois que l’Église canonise
un saint – c’est-à-dire qu’elle reconnaît officiellement la sainteté d’un être
humain, on propose des reliques à la vénération des fidèles. Ce sera encore le
cas le dimanche 15 mai prochain, avec notamment les béatifications de trois
superbes figures : Charles de Foucauld, Marie Rivier et Titus Brandsma.
Juste un mot sur Titus Brandsma
pour vous montrer un exemple de relique.
Journaliste, prêtre carme,
philosophe, résistant, déporté et martyre du nazisme, le Néerlandais Titus
Brandsma a été assassiné au camp de Dachau le 26 juillet 1942 à 14h par une
injection de phénol.
Au moment de mourir, Titus a eu
un geste surprenant : à l’infirmière qui était en train de l’euthanasier, donc
en train de lui donner la mort, il a donné le chapelet qu’un autre déporté lui
avait confectionné.
« Il suffit de dire Ave Maria
», explique alors Titus à l’infirmière qui dit qu’elle ne sait pas prier. Le
don de ce chapelet a provoqué la Conversion de l’infirmière qui a raconté en personne
les dernières heures de la vie de Titus Brandsma à son procès en béatification.
Ce chapelet, quelle
relique !
Dernière question
Les reliques font elles partie du
contenu de la Foi ?
Non, au sens où elles ne sont pas
inscrites dans notre Credo…
En revanche, dans notre Credo, il
y a, à la fois : Je crois en l’Église, et je crois en la Communion des
Saints.
Le culte, la vénération des
reliques se situe dans la logique de ces deux affirmations de foi.
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