Quoi ? C’est déjà le carême ? Encore ? Une réaction
assez commune quand on sort du mois de janvier. Février rime souvent avec saint
Valentin, mais aussi avec mercredi des Cendres ce qui, disons-le, est quand
même moins vendeur.
Comme chaque année, la liturgie de l’Eglise nous
prépare par le temps du carême à la grande fête de la Résurrection, la
solennité de Pâques, sommet incontournable de notre année. Carême : ce mot fait
peur. Il signifie pénitence, partage, prière, jeûne, décentrement de soi,
conversion...bref rien de très attirant au premier coup d’œil.
Les cœurs sont partagés entre plusieurs options.
Le défaitiste qui dit: « de toute façon chaque année
je ne tiens pas mes efforts de carême, et j’arrive à Pâques sans avoir réussi
grand-chose dans ma préparation spirituelle»
L’optimiste motivé (et un peu présomptueux) qui dit :
« cette année c’est la bonne, je vais me convertir sur tous les plans, je vais reprendre
mes résolutions de début d’année que j’ai déjà lâchées, je vais tout donner pour
préparer mon âme et mon corps à revivre la passion et la résurrection du Christ
».
Le spirituel idéaliste qui dit : « enfin un temps avec
plus de silence, plus de prière, plus de dévotions, enfin un monde où tout le
monde est charitable et gentil ».
Le réaliste timoré qui dit: « on va commencer doucement et on va voir ou cela nous mène».
Et puis en dehors de toutes ces positions plus ou moins excessives et caricaturales il y a le disciple. Celui qui s’en remet à Dieu mais aussi à ses forces humaines en disant « Seigneur pendant ce temps de carême, je veux élaguer, tailler, diminuer tout ce qui m’éloigne de toi. Je veux gagner du temps pour t’en consacrer un peu plus. Je veux que tu me montres mes zones d’ombres que tu veux illuminer. Je veux que tu m’aides à voir ce qui n’est pas bon en moi, à me connaître en vérité. Je veux que tu m’aides à bien cibler mes combats, à les vivre avec ténacité et douceur.
Je veux pouvoir dire à la fin de ces quarante jours : Seigneur je n’ai pas tout réussi, mais je peux dire que j’ai vraiment essayé de te suivre au désert. Et je suis fier parce que je te ressemble un peu plus. J’ai monté une marche sur la route de ma sanctification. Le disciple est celui « qui en veut », c’est-à-dire qui a de la volonté et du désir. Le désir est le moteur de la volonté. Tandis que la volonté est, avec la grâce qui est première, l’un des deux piliers de la conversion. Tout donné, en étant conscient que sans Dieu il ne peut rien. Un peu d’ambition, un peu d’humilité, un peu d’écoute de la volonté de Dieu...Voilà le disciple que nous sommes appelés à être.
Alors ne perdons pas trop de temps à savoir comment,
combien, quand, avec qui...faire des efforts. Une fois notre désir de
conversion élaboré et mis en forme, mettons nous en chemin sans tarder.
Pour la gloire de Dieu et le salut du monde !
Don Hubert +
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