Pour
cette 2ème semaine de Carême nous continuons notre méditation sur la
messe.
Arrêtons-nous cette semaine sur la Table de la Parole.
Elle
est constituée par les lectures tirées de l’Ancien et du Nouveau
Testament ; mais l’homélie, la profession de foi et la prière universelle
la développent et la concluent – car, dans les lectures que l’homélie explique,
Dieu adresse la parole à son peuple, il découvre le mystère de la rédemption et
du salut et il présente une nourriture spirituelle ; et le Christ lui-même est
là, présent par sa parole au milieu des fidèles. Cette parole divine, le peuple
la fait sienne par ses chants, et il y adhère par la profession de foi nourri
par elle, il supplie avec la prière universelle pour les besoins de toute
l’Eglise et pour le salut du monde entier.
§ La Bible est un trésor !
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La liturgie de la Parole se déploie au fil de l’année
liturgique et de ses différents temps et fêtes (l’Avent, Noël, Carême, Temps
pascal, Temps ordinaire) avec au centre et au cœur PAQUES, la plus grande des
solennités.
-
Depuis le concile Vatican II, nous avons un cycle de trois
années liturgiques : l’année A ; l’année B ; l’année C. Pourquoi ? Parce que
l’Eglise souhaite que les chrétiens entendent le plus possible de passages de
la Parole de Dieu. La foi naît de l’écoute de la Parole. Pour cela, durant
l’année A nous écoutons l’Evangile selon Saint Matthieu ; durant l’année B,
celui selon Saint Marc ; durant l’année C (en 2022) celui selon Saint Luc. Et
celui selon Saint Jean ? Nous l’écoutons pendant le temps pascal et aussi
durant l’année B car l’évangile selon Saint Marc est plus court.
§ Paroles, attitudes et gestes
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L’ambon
est le lieu propre où l’on proclame la Parole de Dieu et où
a lieu l’homélie (il se distingue du pupitre pour l’animation des chants et
monitions)
Tous les fidèles, assis,
écoutent. Etre assis signifie être dans une attitude d’écoute et de méditation
comme Marie de Béthanie assise aux pieds du Seigneur, écoutait Jésus (Lc 10,39)
-
Pour indiquer la fin de la lecture, le lecteur ajoute : "Parole du Seigneur"
rappelant les mots de l’apôtre Paul « … vous avez accueilli la Parole de
Dieu pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la
parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants ».1 Th 2,13
Tous acclament :"Nous
rendons gloire à Dieu" pour signifier les dispositions avec lesquelles
nous accueillons dans la foi et avec un cœur reconnaissant les Saintes
Ecritures.
-
Alleluia : mot
hébreu qui signifie "louez Dieu" : "hallelu = louez, "Yah =
Yahvé" .
L'Alléluia est une
acclamation à l'Evangile qui suit. Il est supprimé pendant le Carême et
remplacé par un chant constitué par le verset avant l'Evangile ou par un autre
psaume. Les fidèles debouts, reconnaissent que Jésus va leur parler.
-
Le prêtre ou le diacre fait un petit signe de croix sur le livre. Puis lui-même et les fidèles se
font un petit signe de croix sur le front, la bouche, et le cœur. Ce geste
signifie que nous demandons à Dieu que l’Évangile pénètre notre intelligence
pour le comprendre, nos lèvres pour le proclamer et notre cœur pour l’aimer.
Si nous gardons l’Évangile
dans ces trois endroits, toutes nos pensées, nos paroles et nos désirs seront
alignés sur Jésus. C’est un rappel physique pour nous qui avons besoin non
seulement d’écouter l’Évangile, mais de le vivre chaque jour de notre vie.
Lorsque le jour de l’ordination l'évêque remet l'Évangéliaire dans les mains du diacre en signe de sa mission d'annoncer l'Évangile, il lui dit : « Recevez l'Évangile du Christ, que vous avez la mission d'annoncer. Soyez attentif à croire à la Parole que vous lirez, à enseigner ce que vous avez cru, à vivre ce que vous aurez enseigné ».
§ § L’homélie est « un service liturgique réservé au ministre ordonné (évêque, prêtre ou diacre), qui est appelé par vocation à servir la Parole de Dieu selon la foi de l’Eglise, elle n’est pas un discours quelconque, mais une parole inspirée de la Parole de Dieu qui résonne dans une assemblée de croyants, dans le contexte d’une action liturgique, en vue d’apprendre à pratique l’Evangile de Jésus-Christ » (Directoire sur l’homélie - 10 février 2015). Le pape François dans son exhortation « la joie de l’Evangile » (n° 139) parle de l’homélie comme d’une « conversation d’une mère » ; il rappelle que l’Église est mère et qu’elle prêche au peuple comme une mère parle à son enfant, sachant que l’enfant a confiance que tout ce qu’elle lui enseigne sera pour son bien parce qu’il se sait aimé ».
Le cardinal Cantalamessa disait le 11 mars 2022 lors des prédications de Carême au Vatican : « Il y a deux manières de préparer une homélie. On peut s’asseoir à son bureau et choisir le thème en fonction de ses expériences et de ses connaissances ; puis, une fois le texte préparé, se mettre à genoux et demander à Dieu d’infuser l’Esprit dans nos paroles. C’est une bonne chose, mais ce n’est pas une voie prophétique. Pour être prophétique, il faudrait suivre le chemin inverse : se mettre d’abord à genoux et demander à Dieu quelle est la parole qu’il veut faire résonner pour son peuple. »
Ces quelques lignes n’épuisent pas le sujet ! elles veulent mettre quelques accents pour « participer » et pas seulement « assister » à la messe ! Le Concile Vatican II dans sa Constitution sur la sainte liturgie met en valeur ce point : « La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, est un droit et un devoir pour le peuple chrétien » (n° 14).
Laissons le dernier mot à
la Parole de Dieu elle-même pour qu’elle devienne toujours plus notre pain
quotidien :
§ « Chaque
matin, le Seigneur mon Dieu éveille, il éveille mon oreille pour qu’en
disciple, j’écoute.. » (Isaïe 50,4)
§ « Elle
est vivante, la Parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux
tranchants » (He 4,12)
Puissions-nous nous dire
les uns aux autres comme les disciples d’Emmaüs « notre cœur n’était-il
pas brûlant en nous, tandis qu’Il nous parlait sur la route et nous ouvrait les
Écritures ? »
(Lc 24,32)
Bernard
COLAS, diacre
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