Le 7 mai, jour de la Saint Cénéric, nous allons vénérer ses reliques. Pourquoi ?
Quelques éléments de réponse pour mieux comprendre le sens de cette démarche.
Er rendez-vous dimanche 7 mai à l'esplanade du Vieux Château (devant le casteloscope et entrée des Aigles) à 10h pour une procession en ville avec la statue reliquaire de Saint Cénéric vers l'église Saint Crépin.
Qu'est-ce qu’une relique ?
L’étymologie du mot : Reliquiae/ les restes
Au sens chrétien, ce sont à la fois :
- des ossements du corps d’un saint (crane, un doigt, le squelette tout entier ou un petit fragment)
- des objets qui lui ont appartenu. Son manteau par exemple… (Manteau de saint François à Paris)
Existe-t-il des reliques du Christ ou de Marie ?
Non ! au sens d’ossements de Jésus ou de Marie, ce n’est pas possible – car Jésus est ressuscité avec son corps, et Marie a été emporté avec son corps au Ciel à l’Assomption. (« La première en chemin… »)
En revanche, il existe des reliques de la Passion, fragments de la Vraie croix, couronne d’épines (Notre-Dame de Paris, sauvée lors de l’incendie) et le suaire (mentionné dans l’Évangile et qui serait conservé à Turin)
Nous avons un grand respect pour les reliques des saints, nous les vénérons. Est-ce que, humainement, cela peut se comprendre ?
Si vous aimez quelqu’un, et si ce quelqu’un meurt, tout naturellement vous gardez précieusement les objets qui lui ont appartenu (le foulard de maman Jeannine). Et ces objets vous font penser à ces personnes.
Si cela est vrai pour nos proches, vous imaginez combien c’est encore plus vrai quand il s’agit d’un saint, de quelqu’un qui a conformé sa vie à Jésus, quelqu’un dont le corps a été le Temple de l’Esprit. C’est vrai de chacun de nous, mais encore plus des saints.
« Vénérer les reliques ». Vénérer et adorer est-ce que c’est la même chose ?
Seul Dieu, notre Dieu un et trois, peut et doit être adoré.
Les saints ne sont que des créatures, l’Église nous dit qu’ils se trouvent près du Seigneur, et comme ils sont près du Seigneur, ils peuvent intercéder pour nous c’est-à-dire demander au Seigneur d’agir pour nous (c’est la Communion des saints).
Leurs reliques, nous pouvons les vénérer, avoir un grand respect pour elles, et en leur présence demander au saint d’intercéder auprès du Seigneur, pour nous, pour notre ville puisqu’il s’agit de Saint Cénéric. L’histoire de l’Église nous montre que la proximité de ces reliques a pu provoquer des miracles…
La vénération des reliques a commencé dès le temps des martyrs… Quand un chrétien était martyrisé, les chrétiens au péril de leur vie cherchaient à récupérer son corps.
Aujourd’hui encore, nos autels conservent des reliques.
Écoutons un père de l’Église, saint Jean Chrysostome († 407) qui nous encourage à vénérer les reliques : « Voulez-vous, s’exclame-t-il, goûter d’inexprimables délices ? venez au tombeau des martyrs, prosternez-vous humblement devant leurs sacrés ossements, embrassez dévotement la châsse qui les renferme, lisez les combats (leurs vies) qu’ils ont soutenus, les traits édifiants de leur foi et de leur courage. Prenez de l’huile sainte qui brûle devant leurs tombeaux, frottez-en votre corps, votre langue, vos lèvres, votre cou et vos yeux, et vous ressentirez les effets de leur puissante intercession auprès de Dieu. »
Les reliques sont-elles authentiques ?
C’est-à-dire sont-elles véritablement les ossements du saint que nous vénérons ?
La question ne se pose pas lorsqu’il s’agit de saints récents. Les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus sont venues dans la paroisse, et il y a toute une chaîne de témoignages qui nous prouvent que ce sont vraiment les reliques de sainte Thérèse.
Mais pour les saints plus anciens, c’est plus compliqué. À toutes les époques, on s’est préoccupé de l’authenticité des reliques. Si vous ouvrez une châsse, ou un reliquaire, qui contient des reliques, vous trouverez à côté des ossements, un petit parchemin, qui justement s’appelle un « authentique » et qui est une sorte de certificat d’authenticité de la relique établi avec l’aide des moyens de chaque époque.
Aujourd’hui, il existe des moyens sophistiqués pour dater une relique – comme le carbone 14.
Cela donne lieu parfois à des débats, comme autour de l’authenticité du Saint Suaire.
Les reliques continuent de rassembler les chrétiens, et parfois même les non-chrétiens.
Chaque fois que l’Église canonise un saint – c’est-à-dire qu’elle reconnaît officiellement la sainteté d’un être humain, on propose des reliques à la vénération des fidèles.
Dernière question
Les reliques font elles partie du contenu de la Foi ?
Non, au sens où elles ne sont pas inscrites dans notre Credo…
En revanche, dans notre Credo, il y a, à la fois : Je crois en l’Église, et je crois en la Communion des Saints.
Le culte, la vénération des reliques se situe dans la logique de ces deux affirmations de foi.
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