• Le texte de l’Evangile indique que le peuple était en attente. Lorsque Jean de Matha a fondé l’ordre de la sainte Trinité et des captifs (dont la fête est le 17 décembre), l’attente était à son comble car l’Eglise était impuissante devant l’hécatombe que constituait la mise en esclavage des prisonniers chrétiens en monde musulman suite aux piratages, razzias et diverses batailles. L’Ordre s’est très rapidement mis en place et en a trouvé les moyens rapides en hommes et en matériel.
• Peut-on affirmer que le mouvement de libération des individus va en s’accélérant depuis le Christ. Je le pense. Mais avec le contraste de plus en plus voyant dans l’histoire de l’action du mal et du péché. Le discernement se fait entre le blé et la paille entre le bon grain et l’ivraie, entre le bien et le mal, le vrai et le faux, entre la haine et l’amour, le juste et l’injuste, comme le souligne l’Evangile du jour.
• C’est ce que l’Evangéliste appelle le baptême dans l’Esprit et le feu. Seul le Christ en a le pouvoir. Jean, lui, ne eut qu’alerter, rendre vigilant pour nous préparer à laisser le rédempteur agir en nos vies.
• Si l’on regarde les textes de ce jour nous relevons cette insistance : le Seigneur est en toi, plus de malheur (livre de Sophonie), ne crains pas. Son amour te renouvelle, il exulte en toi. Voici le Dieu qui me sauve, il est parmi nous (Ct Isaïe). Saint Paul nous donne le moyen de nous rendre compte de cette présence libérante et joyeuse en nous, « soyez dans la joie en toutes choses priez et suppliez, rendez grâce à Dieu qui, ainsi, connaîtra vos demandes. Et la Paix de Dieu gardera vos cœurs en Jésus Christ ». Voilà, rester en Jésus. Sainte Thérèse ne disait pas autre chose avec son histoire d’ascenseur, elle figurait ainsi sa dépendance à Jésus pour monter au ciel (échelle de Jacob moderne, en quelque sorte). Et en voulant être au cœur de l’Eglise, l’Amour.
• La prédication du pape François, depuis le début de son pontificat est celle là : la Joie de l’Evangile, de servir, de la sainteté « gaudete et exultate », dans le monde d’aujourd’hui. Ses insistances, durant l’année de la Miséricorde en a été le plus grand écho, sont à propos du service de la Miséricorde : les œuvres de Miséricorde, spirituelles et pratiques, car la vie spirituelle est concrète. Aimer, c’est se soucier et faire pour l’autre, le mari, l’épouse, les aînés, les enfants, les plus faibles, les marginaux, les défunts, les pécheurs.
Allons jusqu’à prier pour nos ennemis que sont ces terroristes aveugles, nés chez nous et qui se sont laissé emporter par la haine. Prions pour leur conversion afin que les familles endeuillées et inconsolables n’entrent pas dans le désespoir et la haine à leur tour. « Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé.il brûlera la paille au feu qui ne s’éteint pas ». Aimer, c’est le laisser combattre le mal absolu qui est au dessus de nos forces.
• Ainsi, la joie naît de cette certitude que le Seigneur agit, de le faire vibrer en nous et que ce combat n’est pas le nôtre. Ainsi, il nous donne la mesure de nos jours, de nos capacités et de voir les merveilles de son action qui dissocie le bien du mal. Cette assurance donne la joie. Tout faire pour laisser surgir cette joie se fait, dit encore le pape et toute la tradition, par le service du prochain : « que votre bienveillance soit connue de tous ».
• Cette prière est accompagnée d’un don de soi, d’une participation aux souffrances du Christ qui consiste à rester à notre place, ne pas faire semblant de le laisser agir et ne rien lâcher pourtant de notre emprise sur les choses et sur notre vie, c’est courant. Une petite phrase de l’Evangile : « ne faites violence à personne, n’accusez personne à tord ; et contentez-vous de votre solde ». Autrement dit, ne pas se tromper de combat. C’est certainement un élément de réflexion que les chrétiens peuvent apporter au débat actuel des « gilets jaunes ».. Discerner le bon combat. C’est tout le sens de l’appel des évêques de France aux chrétiens d’être des facilitateurs en ce sens. A bon entendeur…
Deux réflexions, deux méditations :
- Quel est le grand désir qui m’habite, l’attente de libération ou de guérison ?
- Penser à une action de libération rencontrée ou vécue.
+ Père Edouard DUCAMPS
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